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RECHERCHES SUR MOLIÈRE.
f « aux maîtres de ladite confrérie, tant pour eux que pour leurs I parents et amis, sans qu'ils en puissent abuser, ni en prendre I argent1. » C'est dans cette loge ou au paradis que Molière J put être conduit d'abord par son grand-re Louis de Cressé, j puis par le colgue de son père, Pierre Dubout, et surtout, tenté par le voisinage, suivre de lui-même et avec assiduité J les représentations données par la Pleur dit Gros-Guillaume, 1 Fléchelles dit Gautier Garguille, Belleville dit Turlupin, \ Bellerose, Saint-Martin, Saint-Jacques dit Guillot-Gorju, ' d'Orgemont, Montfleury, etc II dut s'y lier avec quelques au­teurs dramatiques et quelques comédiens, et se trouver en­traîné peu à peu à son penchant naturel pour le théâtre. L'in-veniaire des titres et papiers de l'hôtel de Bourgogne2 dressé peu d'années avantie parti pris par Molière de se faire comé­dien, et l'état des recettes et dépenses de la confrérie de la Passion8, qui donne sur cette corporation les détails les plus curieux, se rattachent ainsi à l'histoire des premières années de Molière et complètent en outre sur beaucoup de points VHistoire du Théatre françois par les fres Parfaict.
C'est à l'âge de vingt et un ans, qui n'était pas alors celui de la majorité, que Molière, déjà lié sans doute avec les « enfants de famille » qui allaiept être ses camarades de théâtre, renonce à la profession et à la charge de son re. Le 6 janvier 1643, il reconnaît par une lettre et par une quit­tance avoir ru de son re « pour l'employer à l'effet y men­tionné, » la somme de six cent trente livres en avance « tant de ce qui lui pouvoit appartenir de la succession de sa mère qu'en avancement d'hoirie future de sondit per e, qu'il auroit prié et requis de faire pourvoir de ladite charge de tapis­sier du Roi dont il avoit la survivance, tel autre de ses en­fants qu'il lui plairoit,et se seroit démis de tout droit qu'il y pourroit prétendre, pour en disposer par sondit père ainsi qu'il verroit bon être*. » A la fin de la même année Jean-
1. Document n° V. —2. Document n° VI. — 3. Document n° VII.
4. Document n° XXXVII, cote quatre. Molière avait retrouvé dans les
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